Résumé du livre Frankenstein

Résumé détaillé de "Frankenstein" de Mary Shelley : l'histoire d'un monstre et de son créateur

Le roman "Frankenstein" de Mary Shelley est une odyssée gothique qui traverse non seulement diverses régions géographiques mais aussi des abîmes émotionnels et philosophiques profonds. Écrit au début du 19e siècle, ce récit commence dans un cadre aussi exotique que lointain : St. Petersburgh, en Russie, avant que la ville ne change d'orthographe pour devenir St. Petersburg. L'histoire se déplace ensuite vers une variété de lieux impressionnants, reflétant le caractère tumultueux et errant de la quête de son protagoniste. De l'Archange en Russie aux eaux glacées de l'océan Arctique, de Genève en Suisse à Ingolstadt en Allemagne, et des majestueuses étendues du Mont Blanc aux contrées urbanisées de Londres et des Orcades écossaises, le roman nous fait voyager à travers l'Europe dans une spirale de découvertes et de tragédies.

 

Au cœur de cette histoire se trouve Robert Walton, un explorateur passionné par l'idée d'atteindre le pôle Nord. Walton narre ses aventures dans une série de lettres destinées à sa sœur, Margaret Saville, révélant ainsi les couches de l'intrigue par ses écrits. Lors de son voyage, Walton et son équipage sont témoins d'une vision étrange : un homme de taille gigantesque, semblant presque surhumain, poursuivant quelque chose ou quelqu'un à travers les étendues glacées sur un traîneau à chiens. Peu après, ils rencontrent une autre figure, un homme squelettique et presque mort de froid, également en traîneau. Ils le sauvent et découvrent qu'il s'agit de Victor Frankenstein, un scientifique tourmenté qui poursuit la créature monstrueuse qu'il a lui-même créée.

 

En se rétablissant, Victor se confie à Walton, lui racontant l'histoire de sa vie, ses expériences et l'enchaînement des événements qui l'ont mené à errer dans ce désert glacé. Cette confession ouvre la voie à la narration de Victor, qui plonge le lecteur dans les profondeurs de ses obsessions scientifiques et de ses erreurs tragiques, marquant ainsi le début d'une réflexion sur la nature humaine, la création et les conséquences de l'ambition démesurée.

 

La transition de Victor Frankenstein de la sécurité de son enfance à Genève à l'obsession qui le consume à l'Université d'Ingolstadt est un tournant crucial dans "Frankenstein". Elevé dans un foyer aimant avec ses jeunes frères, Ernest et William, et entouré de figures telles qu'Elizabeth Lavenza, adoptée par la famille après la mort de sa propre mère, Victor a grandi dans un environnement où les liens affectifs étaient profondément valorisés. Elizabeth, en particulier, devient non seulement une compagne d'enfance mais est destinée à être sa future épouse, un souhait exprimé par sa mère mourante, Caroline. Cette perte familiale précoce marque le début des obsessions sombres de Victor.

 

La mort de Caroline a un effet profondément transformateur sur Victor, catalysant sa quête pour surmonter la mortalité elle-même. Cette quête le conduit à l'Université d'Ingolstadt où, poussé par un désir intense de percer les secrets de la vie, il plonge dans des études de sciences naturelles et de chimie avec un zèle qui dépasse de loin celui de ses pairs. Là, il devient obsédé par l'idée de créer la vie à partir de l'inanimé, une ambition qui culmine dans sa décision de construire une créature à partir de parties de corps exhumées.

 

Victor passe de longues nuits solitaires à assembler méticuleusement une forme humaine, utilisant des connaissances avancées en anatomie, chirurgie et électrique pour donner vie à cette assemblage. Le moment où il réussit à animer la créature est à la fois un triomphe scientifique et un tournant tragique. La réaction immédiate de Victor à sa création est l'horreur et le dégoût. Bien qu'il ait réussi à donner vie à une créature de huit pieds, son apparence grotesque et la force inhumaine de la créature le terrifient. Au lieu d'assumer la responsabilité de son acte créatif, Victor s'enfuit de son laboratoire, rejetant sa création.

 

Ce rejet initial de Victor est crucial, car il marque le début d'une série d'événements tragiques non seulement pour lui mais pour tous ceux qui l'entourent. Sa répulsion pour la créature qu'il a créée et son incapacité à accepter les conséquences de ses actes scientifiques sont au cœur des thèmes de la responsabilité et de l'éthique qui traversent tout le roman.

 

Victor Frankenstein, troublé et affligé par les conséquences de son ambition démesurée, trouve un moment de répit temporaire lorsque le Monstre disparaît de son laboratoire. Cependant, le soulagement de Victor est de courte durée. Épuisé par deux années de labeur incessant et confronté à l'horreur de ce qu'il a engendré, il s'effondre, tombant gravement malade. C'est son ami fidèle, Henry Clerval, qui prend soin de lui et le ramène progressivement à la santé.

 

Après plus d'un an d'absence, Victor retourne à Genève, mais il est accueilli par une nouvelle tragique : son jeune frère William a été assassiné. La découverte d'un médaillon appartenant à William dans la poche de Justine Moritz, une servante de la famille Frankenstein, conduit à son accusation et à son exécution. Malgré les preuves contre elle, Victor est convaincu que c'est le Monstre, et non Justine, qui est le véritable coupable. Il croit que le Monstre a commis le meurtre en guise de vengeance pour son propre abandon et rejet par Victor. Cependant, Victor reste silencieux sur ses soupçons, craignant que ses incroyables affirmations ne soient pas prises au sérieux et qu'il ne puisse protéger personne de la vérité monstrueuse.

 

Tourmenté par la culpabilité et le chagrin, Victor se rend au Montanvert pour tenter de trouver un certain apaisement dans la solitude des montagnes. C'est là que le Monstre le confronte et lui raconte sa propre histoire poignante de solitude et de rejet. Le Monstre détaille comment, après sa fuite, il a trouvé refuge dans un chalet abandonné et a observé secrètement une famille voisine, les De Laceys. En les espionnant, il a appris à parler et à lire, développant une profonde appréciation pour leur bonté et leur affection mutuelle. Cependant, lorsqu'il a tenté de se joindre à eux, espérant trouver de la compagnie et de l'acceptation, il a été violemment rejeté en raison de son apparence effrayante.

 

Furieux et désespéré, le Monstre a réagi en incendiant la maison des De Laceys et en commettant les meurtres de William et la machination contre Justine. Dans son isolement et son désespoir, il fait une demande déchirante à Victor : créer un compagnon semblable à lui-même pour mettre fin à son isolement. Victor, bien que réticent, se voit contraint d'accepter cette requête pour empêcher de futures tragédies, marquant ainsi une nouvelle phase sombre dans ce récit de création et de destruction.

 

La suite du récit de Victor Frankenstein nous emmène dans un périple qui traverse le désespoir et la détermination, marqué par des choix moraux déchirants et des conséquences tragiques. Après avoir quitté la Suisse, Victor et son fidèle ami Henry Clerval se rendent en Angleterre, où leurs chemins se séparent temporairement. Victor choisit les îles Orcades, un endroit reculé et isolé, pour établir un nouveau laboratoire. Là, il commence à travailler sur la création d'une compagne pour le Monstre, respectant ainsi la promesse faite à sa terrifiante création.

 

Cependant, au moment critique, alors que Victor est sur le point de donner vie à une nouvelle créature, il est envahi par le doute et la peur des implications de ses actes. Il imagine un futur où les deux monstres se reproduiraient, menaçant l'humanité avec leur progéniture. Dans un accès de panique et de remords, il détruit le corps inanimé de la femelle monstre devant les yeux horrifiés de l'original, qui observe la scène à travers une fenêtre. La réaction du Monstre est féroce et prometteuse de vengeance, notamment en déclarant qu'il sera présent lors de la nuit de noces de Victor.

 

Peu de temps après, la menace du Monstre se concrétise de manière tragique : Henry Clerval est retrouvé mort, étranglé par le Monstre. Des témoins placent Victor près de la scène du crime, ce qui l'amène à être accusé de meurtre. Après un procès tendu, Victor est déclaré innocent, mais l'expérience brise sa santé et son esprit. Il retourne à Genève, où, après une période de convalescence, il se prépare à épouser Elizabeth, dans l'espoir de trouver quelque paix après tant de souffrances.

 

Cependant, la malédiction qui pèse sur Victor n'est pas encore levée. Lors de leur nuit de noces, le Monstre met à exécution sa menace terrifiante : Elizabeth est tuée, ce qui porte un coup fatal au père de Victor, qui meurt de chagrin peu après. La perte de ses êtres les plus chers plonge Victor dans un désir de vengeance ardente. Il jure de poursuivre le Monstre jusqu'à ce que l'un d'eux périsse, une quête qui l'entraîne loin de chez lui, à travers le monde entier, et finalement vers les étendues glacées proches du pôle Nord.

 

C'est là, dans ces contrées désolées et glacées, que Robert Walton retrouve Victor, poursuivant inlassablement la créature qui a détruit tout ce qu'il chérissait. La narration boucle ainsi la boucle, revenant à la rencontre initiale avec Walton, qui marque le début et la fin de cette histoire tragique de création, de perte et de vengeance implacable.

 

La tragédie de "Frankenstein" atteint son paroxysme dans les derniers moments du récit, alors que le cycle de récits emboîtés revient à son point de départ avec Robert Walton, qui écoute et enregistre l'histoire désespérée de Victor Frankenstein. Dans ces scènes finales, le récit de Walton prend une tournure critique alors que les conditions de l'expédition polaire deviennent de plus en plus périlleuses. Malgré les difficultés et les risques élevés, Victor, animé par une obsession implacable de vengeance contre le Monstre qu'il a créé, exhorte Walton et son équipage à poursuivre l'expédition vers le nord.

 

Cependant, confronté à la mutinerie de son équipage, qui réclame un retour en raison des dangers mortels de leur voyage, Walton se résigne finalement à ordonner la retraite. Peu après cette décision, Victor, dont la santé était déjà gravement détériorée par les années de chasse et de souffrances, succombe à ses maux et meurt à bord du navire.

 

La mort de Victor marque l'arrivée du Monstre, qui apparaît pour la dernière fois, pleurant le corps de son créateur. Dans une confession émouvante et macabre, le Monstre révèle à Walton la profondeur de sa solitude et l'étendue de sa souffrance. Il explique que ses actes horribles, incluant le meurtre des proches de Victor et de Henry Clerval, étaient des expressions de rage contre le rejet universel qu'il a subi de la part des humains, y compris de son propre créateur. Cependant, loin de trouver une quelconque satisfaction dans sa vengeance, le Monstre est accablé par le remords et la douleur, affirmant que ses actions n'ont fait qu'accroître son isolement et son désespoir.

 

Dans un geste final de désespoir et de résignation, le Monstre déclare son intention de mettre fin à ses souffrances par le suicide, choisissant de disparaître dans les immensités glacées et obscures de l'Arctique. Walton assiste impuissant à cette déclaration, observant le Monstre se jeter depuis la fenêtre de la cabine sur un radeau de glace, avant d'être emporté par les vagues dans les ténèbres, disparaissant à jamais de la vue.

 

Cette conclusion sombre et mélancolique souligne les thèmes centraux du roman : les périls de la hubris scientifique, la responsabilité morale des créateurs envers leurs créations, et l'inévitable solitude qui résulte de l'ambition démesurée et de l'aliénation. "Frankenstein" reste ainsi une puissante méditation sur les limites de l'humain et les conséquences tragiques qui peuvent découler de la transgression de ces limites.

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